MARTIN CREED DÉVOILE UN PROJET IMMERSIF MULTIDIMENSIONNEL AU CENTRO BOTÍN
Du 6 avril au 9 juin 2019, le Centro Botín présente une exposition de Martin Creed dont le commissariat est assuré par Benjamin Weil. Conçue spécialement pour le Centro Botín, elle sera inaugurée au terme du Visual Arts Workshop de la Fundación Botín dirigé par l’artiste à Santander, du 25 mars au 5 avril.
Ce projet pluridisciplinaire sera aussi bien visuel que sonore ou performatif, prenant la forme de peintures monumentales, d’une composition musicale jouée dans l’exposition, d’une chorégraphie et allant jusqu’à la conception des uniformes du personnel du centre d’art. S’étendant des jardins Pereda environnants jusqu’aux galeries du deuxième étage, le projet que Creed déploie au Centro Botín occupe non seulement les espaces d’exposition mais aussi le reste du bâtiment jusqu’à l’extérieur. Des musiciens apparaitront et disparaitront, dans une chorégraphie qui semble irrégulière bien qu’elle soit minutieusement définie par l’artiste. Le visiteur fera le choix de les suivre ou d’attendre leur retour, parmi les immenses peintures qui recouvriront les murs du deuxième étage.
Martin Creed conçoit ses projets en fonction du contexte et de l’espace qu’il investit. Comme il l’explique (je travaille) « sans décider à l’avance ce que je vais faire. À mesure que je progresse, je découvre si cela me porte vers la musique, la peinture ou autre chose. Chaque œuvre est une tentative, une petite expérimentation. C’est une exposition qui comprend de nombreuses expérimentations».
L’intervention de Martin Creed au Centro Botín repoussera les frontières de ce que l’on considère «exposition». Le temps y aura un rôle essentiel : Au-delà des éléments « constants », l’espace d’exposition sera activé en permanence, chaque événement y aura une importance intrinsèque. L’artiste invite les visiteurs à reconsidérer leur environnement, il encourage un regard attentif et incite à une autre conscience de l’espace et du temps passé dans l’exposition.
Les projets artistiques de Martin Creed invitent à réfléchir à la notion d’art en tant qu’objet, en opposition à une expérience artistique en temps réel. Les expositions de l’artiste, souvent riches en découvertes et surprises, transforment le temps dédié à la visite du projet artistique en une part essentielle de son travail. L’expérimentation, le doute et l’humour teinté d’ironie sont essentiels à sa pratique artistique, où tout l’art part du ressenti.
Comme l’observe Benjamin Weil, le directeur artistique du Centro Botín: «Dans son travail, Martin Creed réunit non seulement la musique et le son, mais aussi la performance et la peinture, le dessin et l’objet. Ces combinaisons d’éléments forment des installations à dimension temporelle forte, à la croisée entre exposition et spectacle (…) (l’exposition) est une sorte de happening, une expérience artistique immersive qui se tiendra partout dans le bâtiment et même à l’extérieur ; une expérience en temps réel, avec une conscience parfaitement singulière du temps et de l’espace».
Comme l’artiste l’a lui-même exprimé à plusieurs reprises : «Si je devais définir mon travail en un mot, j’utiliserais le terme ‘expressionnisme’, car je suis convaincu que tous les artistes s’expriment à travers les choses qu’ils font. Mon problème avec l’art conceptuel, c’est que je ne crois pas qu’il soit possible de séparer les idées des ressentis».